Zero to One
Plaisir (entre 💀 et ❤❤❤❤❤) | ❤❤ |
Plume (entre 💀 et ✒✒✒✒✒) | ✒ |
Langue de lecture | 🇬🇧 |
Âge du lecteur | 27 |
Pages (Kobo Clara HD) | 229 |
De quoi ça parle ?
Peter Thiel est un des fondateurs de Paypal et Palantir. Il joue de ces deux expériences, mais aussi de celles de ses amis, comme arguments pour sa vision du business. Le plus dur, c'est de passer de 0
à 1
, et non de 1
à n
.
Ainsi, en choisissant la première voie, on se créée une forme de monopole et évite au maximum la compétition. En compétition (parfaite), il n'y a aucun bénéfice à faire, dit-il !
Ce que j'ai apprécié
- Utilisations de nombreux exemples, et l'honnêté de dire qu'on ne pourrait pas avoir un modèle scientifique définitif : chaque situation varie suffisamment pour qu'on ne puisse pas en tirer de leçons généralisables.
- Un chouette outil à quadrant : comment voyons-nous l'avenir ? Non seulement, il est très visuel, mais Peter donne après des exemples d'analyses de business aux yeux de cet outil.
- De façon définie et optimiste : Comme les US des années 1960. L'avenir est tout écrit. L'humanité finira dans les étoiles avec la puissance de la nature à sa botte. Trouvons une façon d'avancer dans cette direction.
- De façon définie et pessimiste : Comme la Chine actuelle. L'avenir est sombre et plein d'ennemis. Nous avons un plan précis pour surmonter ces difficultés.
- De façon indéfinie et optimiste : Comme les US actuellement. Quoiqu'on fasse l'avenir sera meilleur, osons tout, dans n'importe quelle direction !
- De façon indéfinie et pessimiste : Comme l'Europe actuellement. L'avenir semble sombre quelque soit la direction dans laquelle on regarde. Faisons un peu de tout dans l'espoir qu'on ne coule pas, qu'un de nos investissements sauve le navire.
Ce qui m'a rebuté
- Son chapitre sur la personnalité du fondateur, centré sur Elon Musk, devait sembler brillant en 2014. Aujourd'hui, l'impact personnel d'Elon Musk sur la profitabilité de ses entreprises est remise en question. L'argument reste, mais l'exemple est moins brillant.
- Après avoir beaucoup parlé sur le fait de correctement définir son marché, je trouve que Peter aurait pu nous donner plus d'outils pour nous aider à correctement définir le nôtre.
- Tout est vu du point de vue entreprise. La dualité monopole/compétition prend définitivement un sens différent si c'est vu du point de vue de la société ou des citoyens. C'est pertinent pour ce livre, mais pour moi, ça encourage la pensée à court terme et ça me déplaît. Je n'ai qu'une façon de lui donner tort, mais même si j'y arrive, il me faudra des décades !
Quelques perles
Dualité entre entreprendre et avoir un projet social
Les entrepreneurs sociaux visent à combiner le meilleur des deux approches en "faisant bien de faire du bien". Typiquement, ils n'accomplissent ni l'un ni l'autre.
L'ambiguïté entre les buts sociaux et financiers n'aide pas. L'ambiguïté du mot "social" est elle-même problématique : si quelque chose est socialement bien, est-ce bon pour la société, ou est-ce qu'il suffit d'être perçu comme bien faisant ?
C'est un vrai coup de boule de retour à la réalité pour moi. Avoir une mission, c'est bien, mais il ne faut pas perdre de vue l'aspect financier d'une entreprise, et arriver à justifier sa mission par un retour financier. Ce n'est pas forcément incompatible. Demain (Cyril Dion, Mélanie Laurent) montre des entreprises qui ont fait le choix de la résilience par-dessus celui de la croissance. La finalité financière reste ainsi au coeur du projet.